Observatoire des prix de grande consommation 2023

23 janvier 2024

Familles Rurales, l’une des principales associations de défense des consommateurs et 1er Mouvement familial, a réalisé, pour la 17ème année consécutive, son Observatoire des prix de grande consommation. 

Pour cette édition, le Mouvement appelle à un sursaut de conscience. Alors que 10,8 millions de personnes souffrent de précarité alimentaire, que l’inflation a progressé de 12% sur ce secteur (données INSEE), que nos hôpitaux au bord de l’explosion accueillent et soignent des centaines de milliers de malades qui pourraient ne pas l’être, que notre assurance maladie dépense plus de 20 milliards  chaque année à soigner des pathologies évitables à la condition de manger mieux…Aucune annonce ni du Président de la République lors de sa dernière conférence de presse du 16 janvier dernier, ni de son nouveau chef du gouvernement pour s’attaquer à ce mal qui ronge tant les corps, les esprits que les finances.

Nos principaux résultats

Une inflation alimentaire exponentielle qui s’est prolongée en 2023 : +11,9% par rapport à 2022 qui enregistrait déjà une hausse record. Des produits bruts « sains pour notre santé » beaucoup moins épargnés cette année : +40,6% pour les carottes, +24,8% pour le maquereau, +23,2% pour le lait demi-écrémé, +21% pour l’huile d’olive ou encore +20,4% pour le riz.

Une inflation qui a particulièrement touché le secteur alimentaire : + 11,9% sur 12 mois contre 4,9% s’agissant du niveau général des prix

Contrairement à 2022, de nombreux produits sains pour notre santé encore plus touchés par la hausse moyenne : +40,6% pour la carotte, +24,8% pour le maquereau, +23,2% pour le lait demi-écrémé, +21% pour l’huile d’olives ou encore +20,4% pour le riz. 

Le choix des produits reste déterminant pour limiter les hausses tout en garantissant un bon équilibre alimentaire, les fruits et légumes, qui doivent représenter 31,7% de nos assiettes, coûtent précisément la même part dans le budget à consacrer à une alimentation saine.


S’alimenter conformément aux préconisations du pnns (plan national nutrition santé) coûte entre 539€ et 1297€ tous les mois à une famille de 4 personnes (2 adultes – 2 enfants) 

Le prix moyen mensuel de notre panier « varié » pour une famille de 4 personnes s’élève à 810€ pour notre panier « économique », 901€ pour celui constitué de marques nationales et 1297€ pour le bio.

Cette note tombe à 539€ quand on varie moins les produits tout en respectant le PNNS et le cycle des saisons.

Surfaces de vente : Une hausse particulièrement marquée pour notre panier au sein des EDMP (type hard-discount), +14,2% en 1 an contre +10,9% en supermarché et +10,1% en hypermarché.


CARTONS ROUGES 

Des revenus bien moindres dans nos territoires Outre-mer mais une inflation tout aussi marquée que dans l’Hexagone et des produits qui y coûtent jusqu’à 2 fois plus cher : un revenu médian 20% moins élevé pour la Guadeloupe, 23% pour la Martinique, 33% pour la Réunion et jusqu’à 6 fois moins important pour Mayotte.

En 2023, le RSA n’a augmenté que de 1,5% versus une inflation générale de 4,9% et une inflation des prix de l’alimentation à 11,9%.

En ce 21ème siècle, en France, 10,8 millions de personnes soit 16% de notre population n’ont pas les moyens de s’alimenter comme elles le devraient pour être en bonne santé MAIS l’Etat préfère dépenser des milliards à soigner les pathologies qu’elles développeront de ce fait plutôt que de les aider à acquérir les produits dont elles ont besoin…


Loin d’accepter une forme de fatalité, Familles Rurales attend un sursaut politique de la part de nos décideurs en consacrant un « plan alimentaire » instaurant :

  • Une allocation alimentaire mensuelle, ciblant les seuls produits bons pour notre santé à destination de l’ensemble des consommateurs vivant avec ou sous le seuil de pauvreté
  • Une transparence des marges et la modération de celles manifestement excessives afin de ne pas compromettre l’accès des consommateurs aux produits sains pour leur santé
  • L’abandon des « sur-marges » imposées par la loi (seuil de revente à perte + 10%)
  • La mise en place d’un « Bouclier Qualité Prix » y compris en métropole afin de sacraliser un panier composé d’une cinquantaine de produits sains tant pour notre santé, pour notre environnement que pour notre pouvoir d’achat, dont les prix seraient plafonnés à l’instar de ce qui se pratique en Outre-mer.

C’est, à ces conditions que les consommateurs pourront retrouver confiance en leur avenir comme en leurs dirigeants. Familles Rurales attend de surcroît que des ministres en charge du pouvoir d’achat, de la santé et de la ruralité soient rapidement nommés.