Alors que le projet de loi de finances 2025 est débattu à l’Assemblée Nationale une décision est d’ores et déjà « actée » : celle de ne plus financer les crédits spécifiquement dédiés aux personnes en situation de ré insertion professionnelle ou de maintien dans l’emploi. Economie attendue sur l’année = 650 000€, conséquences probables = plusieurs millions dépensés en RSA, une exclusion sur le long terme de populations souhaitant se rendre au travail mais n’en ayant plus les moyens, une détresse économique et sociale aggravée pour les plus précaires d’entre nous…Tous les acteurs, y compris publics, de cet écosystème sont pourtant unanimes : ce dispositif est efficace et efficient. A défaut d’avoir obtenu du gouvernement qu’il revoie sa copie depuis le désengagement de la banque des territoires, Familles Rurales appelle les Parlementaires à se saisir de cet enjeu tant pour nos finances publiques que dans l’intérêt des citoyens qu’ils représentent.
Il existe, en France, un dispositif d’utilité sociale qui permet aux personnes, exclues du crédit « classique » en raison de leur insuffisance de ressources, de financer un projet d’insertion / ré insertion. Il s’agit du microcrédit personnel. Grâce à lui, plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens ont ainsi retrouvé un emploi ou évité de perdre celui qu’ils occupaient. Le plus souvent, il s’agit d’acquérir un véhicule. Le microcrédit repose sur 3 acteurs en particulier :
Un réseau de banques qui finance ces prêts auxquels les consommateurs ne seraient pas « éligibles » dans le cadre d’un examen de solvabilité « classique »
L’Etat qui s’assure de les « garantir »
Un réseau associatif chargé d’accompagner chaque bénéficiaire afin de construire avec lui les conditions d’obtention du prêt, l’effectivité des remboursements et plus globalement un suivi budgétaire essentiel pour un retour à meilleure fortune.
L’ensemble des rapports remis au gouvernement, l’ensemble des acteurs, y compris les services de l’Etat et ses administrations saluent l’efficacité de ce dispositif qui reposerait en grande partie sur ce travail assuré par nos associations. Il coûte 650 000€ chaque année à l’Etat mais pourrait constituer demain une dépense de 62 millions d’euros dès lors qu’à défaut de pouvoir retrouver un emploi, chacune des personnes accompagnées auraient besoin d’un RSA mensuel pour survivre (soit 635€ / mois pour une personne seule).
Au-delà d’un transfert de charges vers nos départements, il s’agirait d’une véritable hérésie en matière de « dépenses publiques ». Familles Rurales appelle les parlementaires à agir pour pérenniser ce dispositif dans l’intérêt de toutes et tous.
Contact presse
Niki Vouzas - niki.vouzas@famillesrurales.org – 06 49 49 75 17